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Questions Diverses

Les Shi‘ites et le Badâ’ (le pouvoir divin d’effacer et de confirmer)

Q : D’aucuns proposent ceci : ou les Shi‘ites rejettent Al Badâ’ ou qu’ils renoncent aux noms des Imams. Que répondriez-vous ?

R : Nous avons montré à plusieurs reprises que les Shi‘ites refusent Al-Badâ’ au sens propre. C'est-à-dire qu’Allah -gloire à Lui-, aurait eu ‘‘un point de vue’’, puis par après, un autre s’est manifesté à Lui. Cette croyance ne vaut rien (auprès de l’Omniscience d’Allah et de Sa Gloire).

Les Shi‘ites disent qu’Al-Badâ’ est ce pouvoir divin conforme à Sa Sagesse de faire courir une chose ou un décret dans la vie de Ses serviteurs, avant d’en faire apparaître clairement la réalité. Pour l’expliciter, prenons l’exemple d’Abraham (a.s) qui vit en songe l’ordre d’immoler son fils. Tous les indices allaient dans ce sens c'est-à-dire vers la mise en application du décret divin. Ainsi, Allah -gloire à Lui- manifesta à Abraham (a.s) l’ordre d’immoler son fils Ismaël (a.s) sans lui apprendre que l’opération n’aboutirait pas en fin de compte. Si l’issue de l’épreuve avait été connue, ce degré très élevé de leur sincérité et de leur abnégation n’aurait pas fait jour. Ainsi donc, Allah manifesta une chose toujours en conformité avec Sa Sagesse puis fit apparaître ce qu’il en était réellement. La proposition contenant les deux conditions susmentionnées dans la question n’est donc pas fondée.

Les preuves d’Ar-Rij‘ah (le retour au bas monde)

Q : Ajoutez-vous foi à ce que dit Shahîd Mutahharî au sujet des arguments relatifs à la Rij‘ah, qu’ils ne sont pas aussi décisifs que ceux qui se rapportent à la Résurrection ?

R : Oui, c’est exact, la Résurrection est prouvée par le Coran et est unanimement admise par les Musulmans. La Rij‘ah (le retour à ce bas monde) est signalée par de nombreux hadîths dont les termes présentent néanmoins quelques variations. Quiconque juge la signification de ces hadîths claire et confirmée, croit en la Rij‘ah à cause de l’argument qui s’impose alors à lui. Par contre celui qui, pour une raison ou par une autre, ne souscrit pas à cet argument, doit s’abstenir de prendre position.

L’événement d’Al Mubâhalah (l’appel de l’anathème sur les menteurs)

Q : Que pensez-vous de l’événement d’Al-Mubâhalah ? Qui reflète le mérite et le rang élevé d’Ahlul-Bayt (a.s) ?

R : Al Mubâhalah est confirmée par le texte coranique « allons ! appelons nos fils et vos fils, nos femmes et vos femmes, nos personnes et vos personnes puis proférons exécration réciproque en appelant la malédiction d’Allah sur les menteurs ! » (Coran III, 61).

(Le jour convenu avec les Chrétiens disputeurs (au sujet de Jésus (a.s)), le Prophète (SAW) se présenta en compagnie de ‘Ali, Fâtimah, Hassan et Hussayn (a.s)) sur ordre d’Allah pour mettre en exécution l’appel à l’anathème décrété par le Coran. Mais les Chrétiens se sont rétractés et conclurent un accord avec le Prophète (SAW)).

Le Prophète choisit à ce rôle dangereux et subtil des gens très proches de lui non seulement par la parenté ou par le sang mais surtout par la vertu et les qualités qui les distinguent auprès d’Allah.

Les cérémonies hussaynites.

Q : Quelle est votre croyance relativement aux cérémonies organisées lors des condoléances habituelles présentées au Maître des Martyrs (a.s) ?

R : Pour nous, il est nécessaire d’organiser des cortèges, des séances réservées aux condoléances et au rappel des épreuves et du martyre de l’Imam Al Hussayn (a.s) afin de susciter la tristesse et les pleurs en conformité avec les lois religieuses (la shari‘ah). Ce qui compte c’est la continuité qu’on doit assurer à la cause de l’Imam Al Hussayn (a.s) en incitant les croyants à pleurer et à méditer. Nous croyons que si cette cause est amputée de l’aspect sentimental qui l’entoure, elle sera vite oubliée. Ce point fut amplement étudié dans mes deux livres (L’inspiration de l’Achoura) et (le récit de l’Achoura).

Qu’est ce que l’impie ? (Al Kâfir).

Q : Qu’est ce que l’impie ? Et peut-on taxer d’impies des gens qui font la prière et jeûnent tout en étant intérieurement contre la religion (qu’ils affichent) ?

R : L’incrédulité (Al Kufr) relève de la croyance et non de la pratique. L’impie est toute personne qui renie Allah ou Son Unicité ou Son Messager (SAW) ou encore le Jugement dernier et les vérités fondamentales de la religion.

Quant à celui qui prie et jeûne tout en ayant une âme gâtée, il n’est pas un Kâfir (incrédule, impie) mais seulement un déviationniste (ou un pervers).

Le changement de certains axiomes hérités.

Q : Si un musulman est convaincu de la nécessité de changer certains axiomes hérités et inculqués par l’éducation, sans toucher aux vérités fondamentales de la religion, cela nuira-t-il à l’état de sa foi ?

R : Dans l’hypothèse où cette nouvelle conviction n’entre pas en contradiction avec les vérités islamiques fondamentales, ce changement apparent ne pose pas de problème. Mais en fait, quand une conviction est née, cela suppose que la personne convaincue s’est basée auparavant sur sa culture et des moyens d’étude adéquats. Pour ce faire, il est nécessaire aussi de demander à ce sujet toute information utile aux savants, aux penseurs qui possèdent une culture islamique large et approfondie et discuter avec eux les nouvelles idées qui s’opposent aux postulats religieux.

Suivre le rite

Q : Est-il obligatoire que le Musulman suive un rite bien déterminé ou bien a-t-il le droit de choisir ce qui lui convient dans chacun des rites qu’il connaît ?

R : Pour chaque Choix qu’il fait, le Musulman doit avoir un argument convenable. S’il est mujtahid (docte), il choisira ce qui correspond à son ijtihâd (le résultat de ses recherches). S’il n’est pas mujtahid, il faudra alors qu’il imite quelqu’un (un docte) dont l’argument lui paraît décisif et digne d’être suivi. Quand à celui qui sélectionne ici et là ce qui lui convient, il faudra alors qu’il prépare son argumentation pour plus tard, quand Allah lui demandera sur quelle base il aura choisi tel ou tel rite, telle opinion ou telle autre.

Le rite (l’Ecole) d’Ahlul-Bayt (a.s)

Q : Est-il permis de rendre le culte en ce qui concerne les applications religieuses selon les quatre rites sunnites ou d’autres rites non-shi‘ites ?

R : Il n’est pas permis de rendre obéissance à Allah dans un autre rite que celui d’Ahlul-Bayt parce qu’il fut confirmé par l’argument décisif. Allah est le Guide. Il nous suffit et quel excellent Protecteur !

S’attacher à d’autres maîtres.

Q : Que signifie le hadîth du Messager (SAW) selon lequel : ‘‘O ‘Ali quiconque s’attache à d’autres maîtres que les siens, s’avère incrédule à l’égard de ce qu’Allah a révélé (Al Faqîh, T : 4, ch.2, p374) et cet autre hadîth : ‘‘quiconque s’attache à d’autres maîtres que les siens, qu’Allah le maudisse !’’ ?

R : Les maîtres du croyant sont les Alliés d’Allah et Ses Elus (prophètes, messagers, dépositaires du message…). Allah veut qu’on s’attache à eux. En tête de ces Elus, il y a le Messager d’Allah (SAW) et les gens de sa maison (Ahlul-Bayt) (a.s) et ceux qui leur emboîtent le pas. Ce serait donc une forme d’incrédulité que de s’attacher à ceux que le musulman désavoue.

Impies ou polythéistes.

Q : Certains savants disent que les gens du Livre (Juifs et Chrétiens) sont ou bien polythéistes ou bien incrédules alors que le Coran dit : « les incrédules parmi les gens du Livre et les polythéistes ne chargeront pas tant que la preuve décisive ne leur sera pas parvenu » (Coran XCVIII, 1).

Où se situent donc les gens du Livre (les Détenteurs de l’Ecriture) et quelle différence y a-t-il entre l’incrédulité et le polythéisme ?

R : Les gens du Livre sont impies parce qu’ils n’ajoutent pas foi à certains Attributs d’Allah : « Ceux qui disent : ‘‘Allah est, en vérité, le Messie, fils de Marie’’ sont impies… » (Coran V, 17) « Oui, ceux qui disent : ‘‘Allah est, en vérité, le troisième d’une triade’’ sont impies… » (Coran V, 73). C’est une incrédulité de leur part parce que la foi implique en plus de la sincérité, la croyance en l’Unicité d’Allah : « Dis, Lui, Allah, est Un ! Allah ! L’Impénétrable ! Il n’engendre pas. Il n’est pas engendré ! Nul n’est égal Lui » (Coran CXII, 1-2-3-4).

Ainsi donc, est incrédule celui qui ne croit pas en l’Unicité. Les gens du Livre ne croient pas non plus en le Messager (SAW) et ne considèrent pas le Coran comme livre divin (révélé). Mais, d’après la terminologie coranique, ils ne sont pas polythéistes et le verset mentionné dans la question le prouve bien – ‘‘Les gens du Livre et les polythéistes’’, la coordination des deux termes indique qu’ils sont différents. Les lois coraniques concernant la guerre diffèrent aussi selon que celle-ci oppose les Musulmans à des gens du Livre ou à des polythéistes.

De l’apostasie.

Q : Je vis dans un pays étranger. J’y ai un ami qui s’est marié avec une chrétienne. Par après, il s’est converti au christianisme. Est-il alors considéré comme apostat ?

R : Oui, il est considéré comme apostat et nous devons le traiter en tant que tel.

La différence entre un renégat et une renégate.

Q : Quelle différence y a-t-il au niveau de la remise des péchés (At-tawbah) entre l’homme et la femme qui auraient renié délibérément leur foi ?

R : Quand l’homme né musulman de parents musulmans, renie sa foi, il est apostat et la remise de ce péché en ce qui le concerne est inacceptable. A la femme présentant un cas similaire, il sera demandé de revenir de son apostasie. Si elle obtempère, son retour (tawbah) sera agréé. Cette distinction est probablement due au principe islamique de l’allégement des peines au profit de la femme qui, en matière d’apostasie par exemple, pourrait être sujette à un état sentimental passager. Il convient alors de lui donner l’opportunité de retourner dans le giron de sa religion.

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