 Allah dit dans Son Noble Livre : ((O gens de la Maison, Allah veut seulement écarter de vous la souillure et vous purifier complètement.)) [33:33].Et parmi les Gens de la Maison Prophétique (p), nous notons l’Imam Mohammad Ibn Ali Al-Jawad (p) dont l’anniversaire de mort a lieu au mois de Dhul-Qi’da. Il est l’un des plus jeunes parmi les Imams. Malgré son jeune âge, proche de celui du prophète Yahyâ (Jean Baptiste) (p), il fut ce qui ressemblait à un miracle, ((" Et Nous lui donnâmes la sagesse dès sa petite enfance,)) [19:12]. Il a vécu à l’époque des Abbassides qui ont tant persécuté les Imams, car ils les craignaient pour leurs trônes puisque les Musulmans, de toutes les écoles leur vouaient une grande confiance.
L’Imam (p) s’est distingué par l’ampleur de son savoir qui a surpassé celle de ses contemporains. En effet, Cheikh Al-Mufid rapporte que le calife de l’époque, Al-Ma’moun, qui fut parmi les plus cultivés, le respectait et l’estimait pour les vertus dont il jouissait, malgré son jeune âge. Il a même prouvé le respect qu’il lui portait en lui mariant sa fille, Umm al-Fadl.
Craignant d’être nommé par le calife comme héritier présomptif, comme c’était déjà le cas avec son père, l’Imam Ar-Reda (p), ce qui aurait inéluctablement rendu le califat aux descendants de ‘Ali (p), les Abbassides se réunirent chez Al-Ma’moun. Ils le blâmèrent pour lui avoir marié sa fille et, constatant le respect qu’il vouait à l’imam (p), ils avancèrent l’idée qu’il aurait été préférable de le laisser apprendre et s’instruire avant de le traiter avec tant d’égards.
Al-Ma’moun répondit que l’Imam (p) était le fils d’une Maison qu‘Allah a inspirée. Toutefois, ils finirent par s’accorder de demander au grand juge, Yahya Ibn Aktham, de le tester dans l’intention de l’embarrasser. Le moment venu, le grand juge fut lui-même confus par le grand savoir de l’Imam (p) qui répondit à toutes les questions, ce qui obligea l’assistance à reconnaître sa suprématie sur tous les savants de l’époque. Cela poussa les gens à entourer l’Imam (p) et à accourir vers lui pour puiser de son savoir. L’Imam (p) les instruisait, et ils reconnaissaient ses mérites.
Se soumettre à Dieu en secret et publiquement
Il convient, à l’occasion, de se rappeler des Hadîths de l’Imam (p) dont la portée est sociale et comportementale et qu’il adressait à ses compagnons pour les conseiller. A titre d’exemple, il a dit : «Ne sois pas le serviteur d’Allah publiquement et Son ennemi en cachette». L’Imam (p) traite dans ces paroles le cas de ceux qui affichent la piété dans leur culte ou dans leurs relations, alors qu’ils adoptent une position contraire dans leur vie privée: Ils traitent injustement leurs familles et leurs employés ; ils mènent une vie de dévoyés et n’évitent aucun péché.
L’Imam (p) évoque dans un autre Hadîth le cas de ceux qui, écoutant un orateur ou un locuteur, croient à tout ce qu’ils entendent sans réfléchir et sans s’interroger sur les connaissances, la loyauté et la droiture de celui qui parle : « Celui qui écoute quelqu’un qui parle ne fait que l’adorer ; si celui-ci parle au nom d’Allah, celui qui écoute adorera Allah ; s’il parle au nom du Diable, il adorera le Diable ».
Les qualités du croyant
L’Imam (p) évoque les principales qualités du croyant : « Le croyant a besoin d’être guidé par Allah, d’être averti par soi-même et d’être prêt à écouter celui qui le conseille ». Cela se comprend du fait que le croyant a toujours besoin de se renouveler et de changer pour s’améliorer car Allah a dit : ((Allah ne change rien au bienfait dont Il a gratifié un peuple tant que ces gens ne changent pas ce qui est en eux-mêmes.)) [8:53]
L’Imam (p) a dit à un homme qui lui a demandé conseil: « L’accepterais-tu ? » ; et comme l’homme a répondu par «oui», l’Imam (p) a dit : « Adopte la patience et la pauvreté et protège-toi contre les désirs », c’est à dire sois patient face aux calamités, aux malheurs et aux défis que tu affrontes.
Nous savons bien sûr que la patience diffère de la résignation et la soumission sans réflexion. La patience est le refus de s’écrouler face aux problèmes et l’aptitude à endurer les souffrances, car il existe des personnes qui paniquent dans des situations pareilles, se laissant ainsi entraîner vers la chute. L’adoption de la pauvreté c’est de ne pas concéder ses principes, son honneur et sa liberté pour s’en débarrasser. Quant aux désirs passionnels, ils sont issus des instincts ; et l’homme doit rendre sa raison plus forte que ses instincts et ses désirs. Allah n’empêche pas à l’homme d’avoir des désirs, mais Il ne veut pas que ces désirs gagnent du terrain face à la raison de l’homme et son bon sens. Allah dit à ce propos : ((Ne vois-tu pas que si quelqu'un prend pour divinité sa propre passion …)) [45:23]
Le croyant ne trahit jamais
L’Imam (p) a dit : « Le croyant ne trahit jamais ». Il a prononcé ce Hadîth en réponse à un homme qui voulait s’établir à la Mecque et à Médine et il avait une dette à rembourser. « Retourne vers ton créancier, a dit l’Imam, et fait en sorte que ta dette soit remboursée avant de rencontrer Allah, car le croyant ne trahit jamais ». Le croyant doit remplir ses engagements : le fait de ne pas s’acquitter de ses dettes est un manquement à ce principe et une trahison. Allah dit à ce propos : ((O vous qui croyez ! Ne trahissez pas Allah ni l'Envoyé et ne trichez pas sciemment avec ce qui vous a été confié.)) [8:27]
J’aimerais ici attirer l’attention sur une question qu’on rencontre dans les pays d’émigration et ailleurs : des personnes profitent de certaines loi et accumulent des dettes puis retournent à leur pays natal tout en s’imaginant, après s’être abrités, pour certains, derrière quelques fatwas, qu’il n’est pas de leur devoir de rembourser ces dettes sous prétexte que leurs créanciers ne sont pas musulmans et qu’il est licite de s’emparer de leur argent. Nous disons que cette pratique est contraire à la charia et aux enseignements de l’Islam. Allah dit : ((Allah ne vous interdit pas d'excuser et de traiter avec équité ceux qui ne vous ont pas combattus à cause de votre foi et qui ne vous ont pas expulsés de vos maisons ; Allah aime ceux qui sont équitables.)) [60:8].Cela s’applique aussi à ceux qui mentent et se déclarent en faillite et ((dévorent en pure perte le bien d'autrui)) [9:34]
Il existe d’autres genres de trahison comme celle où un fonctionnaire profite de sa fonction pour privilégier certaines personnes aux dépens des autres. Un autre cas consiste à aider ceux qui trahissent et à les soutenir en camouflant leur trahison et en exécutant leurs plans, ce qui s’applique aussi à ceux qui votent pour les tyrans et les traîtres car ils sont leurs associés dans leurs crimes, du moment où ils votent pour eux. L’Imam Al-Jawad (p) a dit à ce propos : « Etre fidèle aux traîtres est une trahison ».
Voilà une partie des enseignements des Gens de la Maison Prophétique (p). Ils sont ceux de l’Islam authentique, ceux du Messager d’Allah (p). ((Dis : " Agissez ! Allah verra vos actions, ainsi que l'Envoyé et les croyants.)). [9:105]
23-01-2004 Ap. J. C |
