LES QUALITÉS
RELIGIEUSES ET MORALES
Considérons les Nobles Traditions qui
portent sur la question des qualités de l'époux où de l'épouse comme,
par exemple celle qui dit:
"Si un homme pieux et de bon caractère se
présente chez vous et demande à ce que vous lui donniez votre fille en
mariage, soyez favorables à sa demande car, si vous ne le faites pas, la
sédition et la grande corruption frapperont la terre". Ou
celle qui dit, en réponse à la question posée par un
homme qui a dit: "Quelle femme dois-je épouser?": "Épouse
la femme pieuse!"
Ces deux Traditions ainsi que les Traditions
semblables font penser qu'il est nécessaire, pour chacun des deux
candidats au mariage, d'avoir les bons caractères religieux et moraux.
Si chacun d'eux arrive à se renseigner sur la présence, chez l'autre, de
ces bons caractères, par la voie de la question et de la consultation,
il leur sera possible d'aller tout droit vers l'aboutissement sans même
se rencontrer et se connaître mutuellement. Cela ne veut pas dire que la
rencontre qui se fait dans le respect de certaines règles morales et
légales est une rencontre illicite. Bien au contraire, la rencontre du
jeune homme et de la jeune fille, dans un climat qui les protège l'un de
l'autre et qui ne permet pas le surgissement peu ordinaire des
sentiments instinctifs, n'est pas légalement illicite. Elle est normale
et légale car nous ne trouvons rien dans la Loi qui interdise à l'homme
et à la femme de s'asseoir ensemble et de parler.
Quant aux avis qui déconseillent, la
réunion, seul à seul, de l'homme et de la femme, en l'absence de toute
autre personne, ils partent de la possibilité des suggestions peu
morales d'une telle situation. Ils peuvent se sentir en sécurité et
l'absence de tout contrôle extérieur peut les rapprocher l'un de l'autre
ou encourager leurs désirs d'aller dans le sens du péché…
On peut même trouver des Nobles Traditions
qui recommandent d'éviter la promiscuité. De faire en sorte à ce que la
femme ne voit pas un homme et qu'elle ne soit pas vue par un homme. Mais
cela relève plutôt de la métaphore dans la mesure où ces Nobles
Traditions cherchent à prévenir la séduction, ne serait-ce qu'à dix pour
cent. Il s'agit là d'une moralité de niveau supérieur. Pourtant, lorsque
nous considérons la qualification légale avec la froideur rationnelle
nécessaire, nous constatons que la question relève du domaine du licite
et non pas de celui de l'illicite, tant que d'autres facteurs différents
ne sont pas intervenus pour changer le statut légal de la promiscuité ou
de la rencontre et pour les placer dans le domaine de l'illicite ou du
déconseillé, du recommandable ou de l'obligatoire.
Dans le cas où l'homme et la femme ne
peuvent se connaître mutuellement qu'à travers des rencontres
nécessaires pour que chacun d’eux connaisse les manières de penser de
l'autre, ses aptitudes à respecter la relation conjugale, ses
sentiments, ses dispositions, ses appartenances et ses arrière-fonds, il
n'y a rien de légal qui leur interdit de se rencontrer. Mais la
rencontre qui n'intervient qu'une fois que les deux parties sont
assurées que personne, en dehors d'elles-mêmes, ne peut les renseigner à
ce sujet, doit se faire dans le respect des règles morales en vigueur.
La rencontre peut se faire en la présence des parents ou des amis
croyants ou dans tout autre climat de ceux où règnent la crainte de Dieu
et la foi. |