
Son Eminence, l'Autorité religieuse, Sayed Mohammad Hussein Fadlallah (ra), a parlé une fois du phénomène du Takfir dans les communautés musulmanes et les moyens pour y faire face, tout en répondant à une série de demandes de renseignements pertinents. Son Eminence a estimé que les groupes takfiris sont des gens qui ne connaissent pas l'Islam ou sa vérité, et c’est pourquoi ils ne font pas de distinction entre l'incrédulité et la croyance. Il a également souligné que discuter de la question avec eux de manière objective et en leur montrant comment ils se trompent en ce qui concerne la question de l'incrédulité et de conviction et jugeant certains groupes de musulmans comme infidèles en leur permettant de tuer… ceci pourrait être un moyen de traiter ce phénomène et de le limiter...
Le discours islamique
Q : Il y a confusion dans le discours politique de nos jours, en raison de la contradiction entre le terroriste ou les actes Takfiris et la pensée islamique légitime, alors comment peut-on consolider notre discours islamique et agire vis-à-vis de ces défis ?
R : Ce problème est l'un des défis que l'islam confronte, à travers les ennemis de l'Islam qui essaient de fausser son image. Concernant la question du terrorisme et de la violence, nous devons la régler pour étudier l'Islam [le vrai] dans le Livre d'Allah et la Sunna de Son Prophète, de manière à permettre à tous les gens de savoir que l'islam ne fait pas appel à la violence, mais à l’indulgence et qu’on a seulement recours à cette violence afin de faire face à ceux qui imposent la violence sur l'islam, selon le dicton d'Allah : «Combattez dans le chemin de Dieu ceux qui vous combattent. Mais ne transgressez pas ; Dieu n'aime pas les transgresseurs» (02:190). Il est également rapporté que le Prophète a dit (p.) : «Chaque fois que l'indulgence devient partie de quelque chose, elle embellit ; chaque fois qu'elle prend de quelque chose, elle ternie » et : « Certes, Allah est clément et aime la clémence et Il donne à la clémence ce qu'il ne donne pas à la violence ». En tant que tel, il devient clair que la question de l'islam l’accusant de terrorisme est plutôt politique et constitue une partie de notre lutte avec l'axe de l'arrogance internationale qui essaie de faire usage de certains actes controversés que certains musulmans réalisent dans différentes positions ou autre actes qui sont fondés sur la méconnaissance de l'Islam... ils font usage de ces actes et essayent de les employer dans le cadre de la domination du monde islamique.
Nous disons à l'arrogant que si vous parlez de certains musulmans qui effectuent des actes de terrorisme ou de violence pour accuser l'Islam dans sa totalité, alors qu’appelez-vous, vous les Occidentaux, ce que vous commettez ? Comme vous le savez, il y a des taux de criminalité dans l'ouest qui ne sont pas présents dans les pays islamiques. Et nous savons que les Japonais, avec le reste du monde, commémorent les crimes d'Hiroshima et de Nagasaki perpétrés par l'armée américaine contre des civils japonais ; n’est-ce pas du terrorisme ? ! Ne sont-ils pas des actes que les Américains commettent en Irak, en Afghanistan et en d'autres pays où ils soutiennent les régimes qui persécutent leurs citoyens... ne sont-ils pas des actes de terrorisme ? !
Par conséquent, notre travail est de leur montrer que l'islam ne ressemble en rien de ce qu'ils ont peint et de discuter de la question avec eux en leur disant : Si vous accusez l'islam de terrorisme, alors nous vous accuserons de terrorisme, ou encore comment expliquez-vous la colonisation et tous vos actes hostiles dans les pays islamiques ? Comment expliquez-vous les mafias qui ont été et sont encore présents en Europe et en Amérique ?
Nous ne devons pas céder à ces accusations. Nous devons reconnaître nos propres erreurs et condamner tous ceux qui dévient de la ligne islamique authentique et pourraient par conséquent déformer l'image de l'Islam. Nous devons authentifier nos concepts islamiques, travailler et continuer à travailler dans ce cours.
A l'époque du Prophète (p.), il y avait des défis, mais ils étaient différents types de défis qui étaient compatibles avec cette époque dans laquelle il vivait, alors ils l'ont accusé d'être un assistant, un prévisionniste et un menteur, alors qu'il était le véridique et l'honnête : "Ils disent aussi : " Ce sont les fables des Anciens qu'il consigne par écrit et qu'on lui dicte le matin et le soir " (25:05) et : « Nous savons bien qu'ils disent : " C'est un simple mortel qui l'instruit !» (16:103). Et enfin ils l'ont accusé d'être fou et déraisonnable, et même Abou Lahab, comme mentionné dans la biographie du Prophète, avait l’habitude de marcher derrière le Prophète (p.) et de dire : « Ne croyez pas mon neveu, il a perdu son esprit ». Malgré cela, le Prophète (p.) a confronté toutes ces accusations et l'islam a persisté alors que tous les autres ont échoué. Par conséquent, nous avons obtenu un orgueil islamique authentique et nous ne devrions pas être affaibli devant les autres qui nous accusent, nous mentent et ainsi de suite...
La cruauté des muulmans
Q : Nous en sommes venus à constater que les musulmans, plus que les autres, maintiennent les traits de la cruauté et la dureté de cœur, la notion du Takfir et l'idée de tuer l'un l'autre et les autres, quelle est la base / l’origine de cette éducation ?
R : Peut-être cela peut être appelé le processus de l'éducation qui est basé sur le fanatisme et l'acte des musulmans accusant l'autre d'incrédulité et considérant la cruauté et la dureté du cœur comme la meilleur et la plus rapide méthode d'éducation et d'enseignement.
Imam Ali (as) et le phénomène du Takfir
Q : Certaines personnes blâment le Commandeur des Croyants (as) qui, selon eux, a été pris dans le chaos du Takfir et le meurtre après la mort du Messager d' Allah (p.), à avoir tué le Kharijites qui étaient célèbres pour le culte et dont la plupart avaient mémorisé le Coran et avaient sans aucun doute professé les deux témoignages, sachant que le Messager d'Allah (p.) a dit : « celui qui dit qu'il n'y a pas d'autre dieu qu'Allah et Mohammed est le Messager d'Allah , alors sa propriété et son sang deviendront inviolables ", alors comment pouvons- nous répondre à ceux-là ?
R : le fait est que ces gens ne comprennent pas la question dans ses dimensions islamiques, la réalité historique et les circonstances religieuses. Lorsque l’Imam Ali (as) a assumé le califat, il a fait face à toutes sortes de mines et de pièges plantés à sa façon, que ce soit avant d’assumer le califat ou tout en étant califat et ayant prêté allégeance par les musulmans. La vérité est que l’Imam Ali (as) était le califat légitime, même si les gens n’avaient pas prêté allégeance à lui, comme l’a précisé le verset saint : « O Envoyé ! Proclame ce qui t'a été révélé par ton Seigneur ! Si tu ne le fais pas, tu n'auras pas proclamé Son Message. Dieu te protègera contre les hommes. Certes, Dieu ne dirige pas ceux qui mécroient » (05:67) et par les Hadiths suivants du prophète : « Vous êtes pour moi comme Aron est à Moise, mais il n’y a pas de prophète après mois », ainsi que le Hadith d’Al-Ghadir : « Celui que je suis son Mawla (chef de file), Ali est son Mawla ».
Lorsque l'Imam Ali (as) lui a été prêté allégeance, il a commencé à planifier pour un Etat islamique civilisé, et il n'y a pas mieux que lui pour ce travail, mais la première chose qu'il a dû faire face était la révolte de Talhah et Az-Zubair qui étaient parmi ses compagnons, sachant que Az-Zubair était son cousin. Après avoir fait allégeance à lui, ils lui ont demandé de les laisser prendre part au regime, mais l'imam leur a dit qu'ils peuvent prendre part au conseil de consultation, mais pas au califat car ils ne sont pas admissibles et il ne pouvait pas leur accorder cette admissibilité. Il a essayé de les convaincre de cela, mais ils ont insisté sur leur position et sont allés à Al-Basrah pour inciter les gens contre l'Imam Ali (as), prenant la femme du Messager, Sayyeda Aïcha, avec eux. Par cela, la commande de l'Etat a été perturbée et ils voulaient régner Al-Basra en même temps que l'Imam a pris Al-Koufa comme sa capitale. Lorsque l'imam est allé à Al-Basrah et rassembla le peuple, il a essayé d'aller vers eux et de discuter de la question avec eux, et il a même envoyé quelqu'un pour laisser le Coran être juge entre eux, mais ils l'ont tué.
A ce moment, l’Imam (as) a vu que la meilleure chose était de les combattre, mais pas sur la base de la différence dans les opinions, mais sur les bases de la préservation de la sécurité générale des musulmans et le maintien de l'ordre de l'Etat islamique, dont lequel tous deux (Talhah et Az-Zubair) voulaient le diviser pour leurs intérêts personnels. Combattre Talhah et Az-Zubair visait à maintenir la sécurité dans la réalité islamique et préserver l'unité de la nation islamique. Ensuite, Mu'awiyah s’est rebellé contre lui sous prétexte de venger la mort de Uthman, bien que l'imam avait rien à voir avec le meurtre d'Uthman ; il le défendit et laissa ses deux fils le défendre aussi. Si nous lisons dans " Nahjul - Balaghah " les lettres que l'Imam Ali (as) envoyé à Mu'awiyah, qui ont été fleuris avec de grands styles et valeurs islamiques, nous remarquerons que l'imam n’était pas dans une position de guerre ; tout ce qu'il voulait était de préserver l'Etat islamique. Ensuite, les choses ont éclaté et Mu'awiyah a mené une guerre en ayant recours à l'arbitrage, et dès ce moment les choses se sont aggravées. L'imam a voulu envoyer Ibn Abbass pour l'arbitrage, mais la pression des Khawarij ont imposé sur lui d’envoyer Abou Moussa Al-Ash'ari, la personne naïve qui a également été compliquée de l'Imam. Omar Bin Al-'As a vaincu Al-Ash'ari , et ils (les Kharijites ) ont dit : « Il n'y a pas de règle, sauf celle d’Allah, alors comment pouvez-vous diriger ; O Ali , vous avez attribué des associés à Allah ». L'imam n'a pas répondu et a envoyé Ibn Abbass pour discuter de la question avec eux et il a continué à leur donner leurs montants et salaires dus tout comme le reste des musulmans. Malgré tout cela, l'Imam (as) ne les pas combattu parce qu'ils lui sont opposés, mais parce qu'ils ont commencé à pratiquer le brigandage contre les musulmans et ont tué Khabbab et son épouse. Et parce que l'imam était le chef religieux, il ne pouvait que lutter contre eux et restaurer l'ordre islamique en defendant la sécurité des musulmans, mais certaines personnes ne comprennent pas ces questions aussi profondément qu'ils sont et ils adoptent simplement les titres naïfs et superficiels.
Construire des zones de prière sur les tombes
Q : Peut-on considérer le verset : " Construisez un édifice au-dessus d'eux " (18:21) comme une évidence qui prouve la validité de faire des actes de culte alors que les tombes et la construction des zones de prière sont au-dessus d’eux, à un moment, nous remarquons que certains considèrent le fait de construire des zones de prière ainsi qu’effectuer les prières et les supplications à proximité des tombes des Prophètes et des imams comme un acte de polythéisme , surtout que les opprimés qui ont suggéré la construction des zones de prière sont toujours la majorité ?
R : L’enquêteur demande ici une question qui a fait l'objet de controverse entre certaines sectes islamiques. Une certaine secte accuse l’autre de polythéisme ou ce qui pourrait monter au polythéisme lorsque les disciples de cette dernière prient sur les tombes des prophètes et des Imams, afin qu'ils jugent que ceci est un acte de polythéisme, comme si ils adorent et prient réellement les prophètes et les Imams en prosternant à eux ! Les chiites ont eux aussi ce Hadith qui dit : " Ne prenez pas les tombes de vos prophètes comme lieux de culte ". Mais le fait de prendre des tombes comme lieux de culte comme souligné dans ce Hadith, ceci n'a rien à voir avec ce que les musulmans, qu'ils soient chiites ou sunnites, sont effectivement engagés. La raison en est que, quand ils se prosternent devant la tombe, ils ne prosternent pas pour la personne en soi, et ce que le polythéisme est c’est que quand une personne effectue deux Rak'ahs devant la tombe en recherchant la proximité d’Allah et offrant la récompense aux morts ? ! Ce faisant, la personne effectuant la prière priera en fait en vue de rechercher la proximité d’Allah et il n’abordera pas la tombe ou la prendra comme sa direction de prière, ni adressera-t-il sa prière à la personne dans la tombe ; mais, il s’adressera à Allah. Par conséquent, cette idée fausse dont on accuse quelques musulmans de ceci est en fait le résultat de malentendus et de mauvaise interprétation des hadiths sur cette question : " Ne prenez pas les tombes de vos prophètes comme lieux de culte ", " Ne prenez pas ma tombe comme lieux de culte " et ainsi de suite.
En effet, il y a certaines caractéristiques que certaines personnes y ont recourent en signe de modestie, mais ils devraient s'y abstenir. Un exemple est quand quelqu'un entre dans le sanctuaire d'un Imam ou un prophète et qu’il se prosterne à la porte par exemple... même s’il ne prosternait réellement pas à la personne dont la tombe dont il est en visite dans le sens réel de la prostration, ainsi le regarder faire ceci suggère aux autres ce qu'il n’a pas l'intention de faire, même s’il aurait très certainement fait ceci par respect et amour. Mais quand une personne aime quelqu'un, il ne doit pas exprimer son amour et sa loyauté envers lui d'une manière qui rend les gens pensent de ce qu'il fait, contrairement à son intention réelle. Beaucoup de choses dont les chiites ont été accusés étaient le résultat de types similaires de fonctionnalités, pour certaines personnes, au lieu de faire appel à Allah, ils disent : " O Ali, donne-nous la subsistance ou guérit-nous ", mais ils sont certains que Dieu est Celui qui guérit et donne la subsistance.
En effet , nous implorons les Imams et les prophètes, et nous les considérons comme nos intercesseurs, car Allah dit : «ils n'intercèdent qu'en faveur de ceux que Dieu agrée " ( 21:28 ) et : ??« Ce jour-là, aucune intercession ne sera valable, sauf celle de qui aura reçu une permission du Miséricordieux " (20:109), et ils ont acquis la capacité d'intercession... mais nous devons équilibrer nos émotions, afin de ne pas leur attribuer ce que nous ne croyons pas en fait ou voulons . |